L'histoire de l'observation de la fertilité
- sauvagelaetitia
- 11 juil.
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Bien avant les outils modernes, les femmes observaient déjà leur corps et leurs cycles. Dans de nombreuses cultures traditionnelles, les menstruations, la fertilité et la sexualité étaient liées à des rythmes naturels : la lune, les saisons, la fécondité de la terre.
Dans l’Antiquité, les textes médicaux grecs, égyptiens et ayurvédiques mentionnent l’influence des phases lunaires sur le cycle féminin.
Hippocrate notait déjà que la fertilité était liée à des périodes précises du cycle.
Ces observations étaient empiriques, basées sur les symptômes visibles (menstruations, mucus cervical, changements corporels).
À partir du XIXe siècle, la physiologie du cycle menstruel est étudiée de manière plus rigoureuse. On découvre à partir des années 1820 l’ovulation chez les mammifères, puis chez l’être humain. C'est en 1855 que les chercheurs relient ovulation et cycle menstruel.
Cependant, à cette époque, aucune méthode fiable existe pour observer la fertilité humaine.
Dans les années 1920-1930, deux médecins jouent un rôle clé. Kyusaku Ogino (Japon) et Hermann Knaus (Autriche) démontrent que l’ovulation survient environ 14 jours avant les règles suivantes. Ils développent la méthode Ogino-Knaus, basée sur le calcul des cycles passés.
La limite majeure est que cette méthode est très approximative, car elle ne prend pas en compte la variabilité naturelle des cycles et l’observation réelle des signes corporels.
Avec le développement de la physiologie reproductive, on découvre que la température basale du corps augmente après l’ovulation grâce à la progestérone.
John Smulders, un médecin néerlandais, propose en 1930 une approche combinant observation et calcul (précurseur des méthodes naturelles modernes).
Dans les années 1950 -1970 apparaît les premières méthodes d'auto-observation du cycle.
La méthode des températures qui consiste à mesurer quotidienne sa température basale pour repérer la montée thermique post-ovulatoire.
ET
La méthode Billings, dans les années 1960, avec les médecins australiens John et Evelyn Billings qui introduisent l’observation de la glaire cervicale comme indicateur de fertilité.
Ces approches ouvrent la voie à des méthodes naturelles plus fiables qui restent limitées si elles sont utilisées seules.
Les recherches avancent et montrent, dans les années 1970, que combiner plusieurs indicateurs (température + glaire cervicale + éventuellement col de l’utérus) augmente considérablement la fiabilité.
En Allemagne, le Dr Josef Rötzer est considéré comme le père de la symptothermie moderne. En 1968, il publie son livre “Planification familiale naturelle”, qui popularise la méthode.

La symptothermie repose sur la mesure quotidienne de la température basale, l’observation des modifications de la glaire cervicale, éventuellement la palpation du col et une interprétation selon des règles scientifiques validées par l’OMS.
Aujourd'hui, la symptothermie est une méthode reconnue par l’OMS comme méthode contraceptive fiable (indice de Pearl entre 0,4 et 2 en usage parfait, comparable à la pilule).
Elle est adaptée à la conception, la contraception et la santé gynécologique et utilise des outils modernes comme des applications, des capteurs connectés et des formations certifiées.
De plus en plus de femmes l’adoptent pour reprendre le pouvoir sur leur corps et se libérer des effets secondaires hormonaux.
La symptothermie est donc une méthode scientifique qui s’appuie sur l’observation fine du corps. C'est une pratique ancestrale remise au goût du jour, validée par la recherche moderne.